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Ma passion pour l'automobile : une histoire ancienne...

Ma passion pour l'automobile est ancienne, très ancienne, même. Je ne la ferai pas remonter à mes 3-4 ans où, comme tous les garçons de mon âge, je me promenais toujours avec quelques majorettes dans les poches et où mon superbe garage avait une activité débordante tout au long de la journée. Non, car des millions de garçons avaient des majorettes et un garage, sans pour autant développer une telle passion... P1010324

Rien dans ma famille ne m'avait prédisposé à l'automobile : mes parents n'y accordaient que peu d'intérêt, je n'avais pas ou peu de membres de ma famille liés de près ou de loin à l'auto. Alors pourquoi ?

Tout ou presque remonte à mes treize ans et à deux événements proches mais  indépendants : 

1. Toutes les voitures du monde

Mon père qui voyageait beaucoup à l'époque, me ramenait régulièrement un petit cadeau : BD, Majorette ou autre...et ce jour là, conscient de mon intérêt déjà bien vivant pour tout ce qui avait 4 roues et un moteur, m'a offert l'automobile magazine "toutes les voitures du monde 1985-1986". P1010323

Je me suis plongé frénétiquement dans cette bible qui présentait toute la production automobile mondiale. J'ai comparé les modèles, dessiné des tableaux  comparatifs de puissance, de vitesse, etc...le soir pendant les vacances d'été, je me replongeais dans ce magazine que j'ai fini par connaître par coeur : modèles, versions, absolument tout !

2. Auto-collection

Le deuxième événement déclencheur a été l'ouverture au même moment en bas de mon immeuble d'une boutique de miniatures "auto-collection", où je me rendais quotidiennement, et où mon argent de poche finissait presque systématiquement. Au delà de l'attrait que peuvent constituer les modèles réduits "de collection", surtout peu de temps après s'être "sevré" des majorettes, j'y allais surtout car j'y rencontrais des personnes passionnées et pour certaines également propriétaires de "vraies" voitures de rêve, en particulier une Porsche 944 qui m'a fait fantasmer, pour l'un d'entre eux. Du haut de mes 13-14ans, j'ai réussi à rentrer dans ce petit cercle d'adultes et j'en étais très fier à l'époque, et j'étais persuadé que mes camarades de classe ne pouvaient pas comprendre la chance qui était la mienne...

Je passais donc mes samedis après-midi chez "auto-collection", et, privilège suprême, après quelques mois, j'ai eu le droit parfois de les accompagner le soir, au restaurant. Je me sentais pour la première fois comme un poisson dans l'eau, à discuter de tout ce qui touchait à l'automobile (l'un d'entre eux était d'ailleurs féru de compétition auto...).

Puis tout s'enchaîne...

A partir de là, on peut vraiment parler de passion. Je commence à collectionner les catalogues automobiles, et je me rends à mon premier salon de l'auto en 1986, qui fut également une véritable révélation, tant j'ai gardé de souvenirs intenses de cette gigantesque messe de l'auto avec ses concept cars, ses stands immenses, ses voitures de rêve intouchables. J'y suis retourné 3 fois et je retournais chez moi exténué mais heureux chargé de lourds sacs remplis de documentations. Tous les moyens étaient bons pour récupérer les "vrais" docs, pas les feuillets de deux pages que les hôtesses donnaient aux enfants. Non, ce que je voulais, c'étaient les docs épaisses, celles qu'on distribue au compte-gouttes aux acheteurs potentiels. Et j'arrivais à mes fins la plupart du temps, grâce à une certaine audace que j'ai dû développer pour l'occasion : je prétextais une étude comparative pour le remplacement de la voiture de mon père (forcément déjà client de la marque en question, mais possesseur d'un modèle ancien), je revenais 5 fois, changeant d'hôtesse à chaque P1010325fois, j'observais de loin laquelle était la plus généreuse ou j'observais le contenu des rayonnages afin de demande la doc précise que je souhaitais avoir. Pour Porsche, la marque qui me faisait le plus rêver , j'avais choisi une autre tactique. Une de mes connaissances m'avait parlé d'une personne "haut placée".

J'ai donc fait le siège à l'entrée du stand jusqu'à ce que cette personne que j'avais fait appeler vienne me voir. Étonnée par mon audace, elle m'a non seulement fait rentrer sur le stand (moment de bonheur inoubliable), mais m'a également donné toutes les documentations disponibles ! Ma joie était indescriptible. J'étais rentré chez Porche, et j'y connaissais "quelqu'un" !

Puis, pendant plusieurs années, à l'occasion des salons de l'auto, j'allais voir cette personne qui me demandait des nouvelles et me donnait les documentations de la gamme à chaque fois ! Je la considérais comme un mentor et je buvais ses paroles. Son encouragement à bien travailler à l'école pour travailler un jour dans l'automobile m'a réellement servi puisque je l'ai appliqué à la lettre. Mes résultats ont effectivement été excellents et c'était avec cette idée en tête que je voulais réussir !

Je ne peux que la remercier aujourd'hui. Je l'ai d'ailleurs fait puisque je l'ai rencontrée récemment totalement par hasard, à une buvette lors du dernier Age d'Or de Montlhéry. Elle avait changé de voie, je lui ai raconté mon parcours, ce qui m'avait motivé, et je crois avoir perçu une réelle émotion en le quittant..

Même si mon rapport a l'automobile a évolué avec le temps, ce qui est bien normal, j'ai un souvenir très précis de cette passion et de ses racines, de ce que j'aimais dans l'automobile :

Je m'intéressais autant à une voiture "basique" qu'à une voiture de rêve car ce qui comptait pour moi était avant tout le pourquoi d'un modèle, la raison de son existence, sa place sur le marché, celle qu'elle remplaçait, etc...

Je me souviens avoir été emballé par l' AX, de Citroën, puis par la twingo, car ces véhicules portaient en elles beaucoup d'innovation même si elles n'étaient pas prestigieuses.

Je m'intéressais à l'automobile pour son côté industriel qui m'a toujours passionné. Renault en particulier incarne à mes yeux l'audace industrielle.

Je m'intéressais à l'automobile pour son incroyable complexité : Développement, mise au point, industrialisation, distribution. Cette chaîne d'une complexité inouïe, j'ai toujours rêvé d'en vivre chaque maillon.

Je m'intéressais aussi à l'automobile pour la technologie, le progrès qu'elles pouvaient apporter. Je passais de longues minutes devant les éclatés (celui de la Porsche 959 !), les explications techniques etc...

Enfin, j'ai toujours été passionné par les aventures humaines, d'entrepreneurs, d'ingénieurs, qui ont engendré des marques extraordinaires par leur force de caractère et leurs idées innovantes : Citroën, Porsche, Mercedes entre autres, ont, malgré leurs différence, ce point en commun.

Aujourd'hui, ma relation à l'automobile est toujours passionnée. Mais elle a logiquement évolué. Maintenant, je commence à la connaître. Je suis un de ses acteurs. Mais pour faire le parallèle avec un acteur de cinéma, mon but est qu'avec l'expérience acquise, avec la connaissance et le travail accompli, je puisse année après année passer d'un rôle de figuration, à un "second rôle", puis à un "premier rôle". Et ce dans un seul but : participer à son évolution, à sa révolution, celle qui va devenir nécessaire après les mutations que ce secteur a connu et connaîtra encore.  L'automobile, industrie incroyablement complexe, doit se réinventer au 21e siècle. L'expérience et les connaissances nécessaire pour être à la hauteur de l'enjeu, pour prendre les bonnes décisions, sont aujourd'hui au coeur de mon parcours automobile et nourrissent ma passion...

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