Ca y est, je l'ai enfin trouvée. Il m'a fallu du temps. J'ai fait quelques kilomètres pour rien, c'est vrai. J'ai suivi de fausses pistes, aussi. Mais ça y est, je l'ai enfin trouvée...
Lundi soir, je pars la chercher, direction Rennes ! Oh, elle n'est pas neuve, et ne correspond pas aux standards habituels de mes voitures. Elle est "à remettre en route", car elle n'a pas tourné depuis 25 ans. C'était la voiture d'un papy qui l'avait achetée neuve en 1963, ce dernier est décédé au début des années 80, et c'est seulement aujourd'hui que son fils habitant en Région Parisienne s'est occupé de la vente.
A l'époque, à Rennes, acheter une Ami 6, c'était un acte presque citoyen, car l'usine qui la produisait se trouvait à La Janais, tout à côté. C'était une usine flambant neuve construite pour fabriquer l'Ami 6 et inaugurée par le Général de Gaulle en septembre 60. C'est la première fois que Citroën quitte la Région Parisienne, encouragé il est vrai par l'Etat qui souhaitait désenclaver les régions.
Je suis allé la voir un samedi, 700 km aller retour, ça se fait dans une grosse matinée... Je suis accueilli par une vieille dame très gentille qui m'accompagne dans un garage de plain-pied au sol en terre battue : un peu d'humidité mais pas trop...voilà qui est prometteur pour ce modèle qui craint particulièrement la rouille. Je la découvre et je tourne autour frénétiquement, passant de la position debout, accroupi à à genoux et vice-versa. Je prends plein de photos. La petite dame me regard d'un air un peu inquièt et finit par aller s'assoir à côté.
Quand on a l'habitude d'aller voir des véhicules en très bon état, le premier contact avec une "sortie de grange" est déroutant. Les pneus sont à plat, il y a plein de poussière, un peu d'oxydation, mais après un premier moment de doute, force est de constater que l'Ami 6 a l'air très saine : aucune corrosion ni au plancher, ni aux bas de porte, encore moins autour du pare-brise. L'intérieur est défraîchi mais je sais que le tissus Feuille de Houx ne résiste pas au temps. La carrosserie est presque intacte, l'avant est parfait, sans bosse, ce qui est important. Les joints d'origine ne sont absolument pas secs, preuve que les conditions de conservation ont été bonnes. Mais l'essentiel est ailleurs : son historique est vraiment limpide : 1ère main, un seul conducteur qui en prenait soin et faisait des petits trajets avec, et surtout 56.000 km d'origine
garantis. En plus, c'est une 63, bon millésime. Bref, ce que j'espérais...
Sur la route du retour, mon cerveau entre dans une phase de suractivité : est-ce la bonne, n'est-ce pas une erreur, puis-je trouver une voiture "prête à rouler"? Je fais un détour par Fougères, où une autre ami 6 est à vendre. L'annonce est alléchante et promet une voiture en excellent état. Et là, grosse déception, on ne doit pas avoir la même notion de l'"excellent état". De retour chez moi, je me dépêche d'envoyer mes photos à Thierry, qui les envoie à Antoine qui recontacte Thierry qui me rappelle : le verdict tombe : fonce !
J'ai foncé. Mais ce n'était pas simple. J'avais déjà fait le forcing auprès du papy pour aller la voir. Il m'avait dit qu'elle était déjà vendue mais j'ai tellement insisté qu'il m'a laissé aller jusqu'à Rennes. Je le recontacte. Il me dit qu'il est assailli de coups de téléphone, plus de 25 en deux jours. On l'appelle de France, d'Angleterre, de Belgique. "Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à m'appeler, qu'est-ce qu'elle a cette voiture ? !" me dit-il au téléphone. Je ne sais pas trop quoi lui répondre : faut-il que je lui dise que c'est un modèle recherché par tous les Citroënistes du monde entier ? Que des Hollandais sont prêts à payer 15.000 euros pour une voiture en excellent état ? J'essaye de minimiser la chose en lui déclarant qu'au moins, en me la vendant à moi il pourrait dire tout de suite non à tous ces importuns... J'essaye de négocier le prix parce qu'il y a des frais en perspective. Il refuse. Je rappelle une fois, deux fois et enfin il accepte...Entre temps, la mamie de Rennes qui m'avait montré la voiture lui a téléphoné pour lui dire que j'étais quelqu'un de sérieux. Merci Mamie !
L'aventure commence maintenant. Lundi soir, direction Rennes avec la voiture de Guillaume, le plateau d'Andrew et Thierry comme copilote...merci à tous pour votre aide... Surtout, ne pas oublier l'appareil photo pour immortaliser le moment où l' Ami 6 tant attendue verra à nouveau la lumière du jour !
Puis le travail de remise en route commencera ; j'espère pouvoir rouler pour la première fois avec cet automne. Ce moment là sera chargé d'émotion, j'en suis sûr...rendez-vous dans quelques jours pour la suite du feuilleton..
encore bravo pour cet achat. Ce qui m'amuse, c'est que j'avais trouvé la mienne par une annonce indiquant"vend ami 6 roulante"...ce que je traduisais par "semi-épave", alors qu'elle était dans un état très supérieur à la moyenne. moi aussi, j'ai dû me retenir pour ne pas trop montrer mon enthousiasme auprès du vendeur.....
Rédigé par : gerard guerit | 31 août 2007 à 23:47
merci pour les photos et le recit a nous que tu regale les amoureus des ami6. pouraige te contacté pour voir ce bijoux.j'éspér a bien tot merci de tes bouvelles .
Rédigé par : martin pascal 06 62 78 82 87 | 23 août 2011 à 15:38